La mort, une re-naissance ?

Lydia Muller

Lydia Muller : « Personne ne meurt seul, … »

C’est une erreur d’opposer la mort à la vie. C’est ce que nous a démontré Lydia Müller, psychothérapeute, fondatrice  d’Entrelacs, qui forment des accompagnants pour les personnes âgées en fin de vie.

En voulant sauver les malades, nous faisons une erreur, on se bat contre le faux ennemi. Opposer la mort à la vie, n’est pas juste. Qu’est-ce qui meurt en fin de vie ? Le corps et notre petit moi. Le bébé aussi meurt à sa vie intra-utérine pour naître dans la douleur. La peur de la mort, de l’inconnu, de quitter les siens : c’est légitime. Il y a souffrance à l’intérieur de soi, souffrance morale. On sait maintenant comment combattre la douleur physique, en mettant pas exemple, les malades les plus atteints en coma artificiel.

Mais on peut aider là où l’émotionnel fait mal. Quand on refuse quelque chose qui n’est pas changeable (la mort), on souffre c’est inéluctable. Il faut se relâcher. La vieillesse n’est pas une maladie. On perd notre corps, notre ego.

"La vieillesse n'est pas une maladie".

« La vieillesse n’est pas une maladie ».

On quitte son véhicule et la conducteur va ressortir et laisser la carcasse derrière lui.

Lydia Müller insiste sur ce qu’on vit, c’est ça le plus important. Est-ce que notre vie a un sens ? Avons-nous des relations fortes ? La fin de vie nous propose des épreuves physiques. Mais il va falloir faire émerger l’être intérieur qui ne vieillit pas. C’est un être merveilleux dans un corps étriqué. Il faut voir ce qui nous reste et pas ce qu’on  perdu. Et dans ces moments, il est bon d’être accompagné et entouré. Si on arrête de se battre, on devient plus paisible. Il faut tout mettre en ordre pour partir tranquille.

L’énergie se retire de plus en plus, mais les organes des sens restent ouverts. La conscience va continuer. Personne ne meurt seul, ceux qui nous ont précédés nous accompagnent.