2ème SORTIE du groupement le vendredi 1.10.2021 : Musée suisse de l’orgue à Roche, Vaud et l’Abbaye de Saint-Maurice, Valais

Le Musée suisse de l’orgue à Roche /Vaud
Un monument unique en son genre

Le bâtiment du Musée – la Grange-Relais – faisait partie d’un ancien relais routier édifié au XIème siècle par les chanoines augustins du Grand-Saint-Bernard sur la plus ancienne route romaine de Suisse qu’empruntaient les pèlerins au départ de Roche par la Bâtiaz près de Martigny, Orsières, Bourg-Saint-Pierre pour arriver au col du Grand-Saint-Bernard, accueillis par les chanoines et leurs fameux chiens. En hiver, les chevaux redescendaient au relais central de Roche qui comprenait (en 1177) plusieurs édifices dont l’église Saint-Jacques, une maison forte, un hôpital et le « Relais des pèlerins ». Ce dernier vestige devenu, au 18ème siècle, une grange à fourrages ainsi qu’une vaste écurie a bien failli subir, comme les autres immeubles disparus, la démolition. En 1970, la ruine, achetée par la Commune, ne dut sa survie qu’à une indisponibilité de l’armée suisse qui manquait de dynamite pour la faire sauter…

Aujourd’hui, classée monument historique, cette Grange-Relais est l’une des plus anciennes de son genre en Suisse. Donné par la Commune de Roche à la Fondation du Musée suisse de l’orgue, cet immeuble a permis de devenir le domaine de l’instrument Roi, Musée dont la destinée débuta modestement dans une grange similaire à Essertes (Haute-Broye vaudoise).

L’orgue, instrument musical et architectural n’échappe pas à une élimination au cours des âges. En Suisse romande, seuls quelques vestiges furent sauvegardés, initialement à Essertes dès 1969, point de départ du seul Musée en Suisse consacré à l’histoire et à la technique de l’instrument Roi. On en trouve deux en Allemagne et un en Hollande. D’autres seraient en gestation.

Au départ de cette aventure on trouve en 1947, un passionné Monsieur
Jean-Jacques GRAMM de Lausanne qui se sent appelé à faire connaître au grand public le fruit de ses recherches autour de l’instrument dont il avait retrouvé divers vestiges en des lieux très inattendus, dont des « décharges » où l’on jetait sans remords restes ou documents de grande valeur.

Le fondateur du Musée s’entoura par quelques amis qui constituèrent en 1974, le premier comité de l’Association des Amis. Une assise encore plus solide fut la création en 1979 de la Fondation du Musée suisse de l’orgue, fondation privée. Le conservateur réside à Roche dans l’immeuble du Musée et le secrétariat est assuré à Pully, Vaud.

Ce n’est qu’au 9ème siècle, sous la pression des moines d’Orient, que l’orgue (libertin, profane, coquin…) entra à l’église avec les réticences que l’on peut imaginer !… Il connut sa dernière popularité dans les salles obscures à la fin du 20ème siècle.

C’est ainsi qu’un soin tout particulier a été apporté à l’aspect didactique de l’exposition qui s’étend des ancêtres de l’orgue (flûte de pan, sho japonais, cornemuse) et s’arrête à l’invention de la « machine orgue » réalisée deux siècles et demi avant l’ère chrétienne par le mécanicien grec Ktésibios à Alexandrie. De multiples exemples détaillent les différentes composantes de l’orgue, telles que nous les connaissant, avec tuyaux sonores, clavier, mécanisme et soufflerie.

Une commission travaille actuellement à un concept global d’exploitation complémentaire des bâtiments ce qui permet de rêver de secrétariat, locaux d’exposition, salle de conférences et de concert.

Le Musée est ouvert sur rendez-vous du 1er mai au 31 octobre tous les jours sauf le dimanche matin et le lundi.
Le samedi visite guidée individuelle sans rendez-vous.
Horaire des visites guidées. Départ à 10h 15, 14h 15 et 15h 45 (durée 1h15)
Réservations par éléphone : 021 960 46 57 – fax : 021 960 46 58
Internet : www.orgue.ch / e-mail : secrétariat@orgue.ch

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L’Abbaye de Saint-Maurice est une abbaye territoriale située dans le canton du Valais en Suisse. Elle a été fondée en 515 par le roi burgonde Saint Sigismond à l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien abritant les reliques de Maurice d’Agaune, martyr de la légion thébaine au IIIe siècle, érigé par Théodore d’Octodure (fin du IVe siècle), premier évêque connu du Valais. Cette fondation en fait le plus ancien établissement monastique d’Occident chrétien toujours en activité, ayant été occupé en permanence. Situé sur la Via Francigena, voie de pèlerinage qui mène au tombeau de Saint Pierre à Rome, l’abbaye fait partie des plus importants monastères créés au nord des Alpes durant le haut Moyen Âge.

L’abbaye a joué un rôle majeur dans l’histoire régionale plus loin en Occident. Le premier roi de Bourgogne transjurane, Rodolphe, y fut couronné.

Originellement et jusqu’au IXe siècle, c’est la laus perennis qui s’appliquait. Les moines furent alors remplacés par des chanoines qui adoptèrent la règle de Saint Augustin en 1128. C’est, depuis cette date, la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Maurice d’Agaune qui est en place dans l’abbaye.

Sommaire

En raison de l’importance prise par l’établissement religieux établi en 515 en ce lieu, celui-ci a pris progressivement le nom de Saint-Maurice (première attestation en 1003).

Selon d’autres sources, la localité se serait nommée à l’origine Tarnade, nom d’un château proche dit Castrum Tauredunense par Marius d’Avenches (qui vécut au VIe siècle). Cet édifice aurait été enseveli par l’éboulement du Mont Taurus en 562 ou 563. En 385 elle prend le nom d’Agaune sur la décision de saint Ambroise lorsqu’il passe par cette localité située sur le trajet de son voyage à Trèves, Agôn désignant la victime que les empereurs immolaient avant d’entreprendre une expédition, à l’exemple de Saint Jérome qui parle d’« agones martyrum » pour désigner les combats des martyrs.

1.1. Le temple romain d’Hygie
L’emplacement de l’abbaye fut un lieu consacré dès au moins l’époque romaine. Un autel romain dédié aux nymphes y a été retrouvé à côté de la source elle aussi consacrée aux nymphes. La tradition locale raconte que l’ancienne chapelle de saint Jean l’Évangéliste, qui deviendra l’église de Maurice d’Agaune, était bâtie sur un ancien temple dédié à la déesse Hygie. Toujours est-il que ce lieu sacré restera interdit d’habitations civiles jusqu’au XIe siècle (« Ut de loco quem morte Theboei martyres et effusione sanguinis… ornaverant, promiscui vulgi habitatio commista tolleretur… Igitur visum est ut remotis familiis secularibus… ») ; à cette époque le bourg de Saint-Maurice (« burgum sancti Mauritii ») et l’hôpital Saint-Jacques (« Dedit Sancto Mauritio ad hospital ») se développèrent dans un enclos fermé de murailles séparé du monastère par des terrains cultivés comme il est décrit dans des chartes de 1003 et 1046 (« Casale unum in burgo Sancti Mauritii » pour l’un, « mansum unum in Agauno loco in plano » pour l’autre). La réunion du bourg et du monastère ne débute qu’à partir de 1018, avec les restitutions de Rodolphe III, pour être définitive en 1163 lors de l’acquisition par l’abbaye de tous les droits ecclésiastiques des évêques de Sion.

1.2. La légende du massacre de la légion thébaine
La légende5 situe entre 285 et 306 le massacre de la légion thébaine et de ses officiers, tous chrétiens, ordonné par Maximien, empereur romain, au motif qu’ils avaient refusé d’exterminer des chrétiens. Cette légende est relatée en premier lieu dans l’histoire de Victor de Marseille écrite à la fin du IVe siècle, puis reprise par saint Eucher, évêque de Lyon vers 435, qui la raconte à l’évêque de Sion Salvius, elle est contée dans l’ouvrage relatant la vie de Romain de Condat et enfin elle est reprise dans l’homélie que saint Avit prononce en 515 à l’occasion de l’inauguration de l’abbaye. Selon Amédée Thierry (Histoire de la Gaule sous la domination romaine) cette légion pourrait avoir été formée avec plusieurs corps des armées d’Orient sans emploi et entre autres la XXIIe légion, il signale que cette légion nommée « Heureuse » était cantonnée à Thèbes avant d’être transférée à Jérusalem, que trois de ses principaux officiers étaient Mauricius, Exupérius et Candidus, convertis par l’évêque Hyménée, et qu’arrivés à Rome ils s’engagèrent auprès du pape Caïus à ne pas persécuter les chrétiens ; pour Ch. Robert il s’agit de la « Ire Maximiana Thebæorum » et de la « IIIe Diocletiana Thebæorum ». Ces deux légions sont la création de Maximien et Dioclétien lors de leurs campagnes en Afrique du Nord, en effet après avoir soumis les villes de Coptos et de Bousiris, en Égypte ils incorporèrent leurs jeunes hommes dans trois légions : la « Ire Jovia Fœlix Thebæorum », la « Ire Maximiana Thebæorum » et la « IIIe Diocletiana Thebæorum ». C’est Théodore d’Octodure (dit aussi Théodule), premier évêque du Valais à la fin du IVe siècle siégeant à Martigny anciennement Octodurus, qui créa le premier sanctuaire chrétien en 381 en y transférant les restes des martyrs dans une chapelle attribuée à Maurice et ses compagnons massacrés. Ce sanctuaire a été agrandi au IVe siècle.

Vers la fin du Ve siècle une église existe donc déjà sur le site et Saint Severin (430-507), parle même d’un monastère dont il fut l’un des premiers abbés.

1.3.L’édification par Saint Sigismond
Au début du VIe siècle Sigismond, fils de Gondebaud, roi burgonde qui l’initie au pouvoir et le fait reconnaître comme son successeur à une assemblée tenue près de Genève, abjure l’arianisme pour se convertir au catholicisme entre 502 et 506 sous l’influence d’Avit, évêque de Vienne, et entreprend de construire à Agaune, ou Saint-Maurice en Valais du diocèse de Sion, une église. Alors que son père Gondebaud restait fidèle à l’arianisme, Sigismond embrasse l’orthodoxie catholique (pas de distinction à l’époque) et fait de l’abbaye, dès son accession au trône en 516, un lieu de pèlerinage pour son peuple qui a dû le suivre dans sa foi. Sa position sur la route du col du Grand-Saint-Bernard qu’empruntent les pèlerins de Rome ou les commerçants voyageant entre l’Europe du Nord et l’Italie renforcent son attractivité et son prestige. La première basilique, orientée estouest, au pied du rocher, date de cette époque, ainsi que le baptistère, permettant de procéder selon le rite de l’immersion partielle, qui peut être encore visité. Avant de monter sur le trône burgonde il consulte les évêques et les comtes de son royaume assemblés à Agaune, il y a là les évêques Viventiolus, Maximus, Victor et les comtes Videmarus, Fredebundus, Gondeulfus, Benedictus, Agano, Bonefacius, Teudemundus et Fredeboldus. Le roi ouvre la séance en demandant conseil pour le salut de son âme et pour l’exécution de ses projets favorisant la prospérité de son royaume. Les participants en viennent à proposer de construire une basilique où ensevelir les corps des martyrs connus qui sont Maurice, Exupère, Candide et Victor (bien qu’il semble avoir échappé au massacre) ainsi qu’une crypte pour les autres corps ; il propose également de constituer une garde, d’établir une psalmodie perpétuelle (des chœurs de moines s’y relayaient jour et nuit afin d’assurer une prière continue) et d’instituer pour abbé Hymnemond venu pour cela du monastère de Grigny. Il réunit aux moines préexistants des religieux venant de « Granensis » (Grigny), d’« Insolana » (île Barbe) et de « Jurensis » (Condat). Le 22 septembre 515 elle est inaugurée en présence d’un grand nombre d’évêques, de comtes et de grands seigneurs (parmi lesquels se trouve saint Viventiole de Lyon, Maxime de Genève, Théodore de Sion et Victor de Grenoble), l’assemblée devait durer seize jours afin de finaliser le règlement du monastère.

Sigismond, devenu veuf, se remarie à Constance (qui serait la servante de sa défunte épouse), celle-ci lui donne deux fils Gistald et Gondebald. Le premier fils de Sigismond, Ségéric, après une violente dispute avec sa belle-mère et celle-ci craignant pour l’avenir de ses propres enfants, trouvera la mort par la propre main de son père. Pris de remords le monarque part s’enfermer au monastère d’Agaune pour expier son meurtre. Plus tard, pris et livré avec son épouse et ses deux fils à Clodomir, roi des Francs, ils sont décapités et jetés dans un puits à Saint-Sigismond du Loiret.

Dès le VIe siècle, l’abbaye entretient 500 religieux divisés en cinq « bandes » se succédant pour la psalmodie perpétuelle, ces « bandes » se nommant « Lérins », « Grigny », « l’Isle-Barbe », « Jura » et « Domni Probi » (cette dernière est formée par les anciens moines d’Agaune3). Durant les trois siècles suivants, le monastère vit une période faste et 32 abbés se succédèrent à sa tête. Sigismond va la doter de biens considérables afin de permettre aux religieux de se consacrer à leur psalmodie, il lui donna des biens dans ses territoires de Lyon, de Vienne, de Grenoble, de Genève, de Vaud, de Besançon et d’Aoste ; en Valais, elle reçut Sierre, Loèche, Conthey, Bramois, Ollon, Vouvry, Autan, Salvan et Autanelle en plus des terres qui s’étendaient à partir du lac de Martigny avec tout ce qui en dépendait en terres, édifices, esclaves, affranchis, habitants, vignes, forêts, champs, prés, pâturages, droit de pêche…

Les premiers siècles de vie de l’abbaye vont lui faire connaître plusieurs grandes catastrophes, en 569 ce sont les Lombards, peuple germanique venu de la mer Baltique, qui envahissent le Valais et incendient l’abbaye ; Gontran, roi de Burgondie, se chargera de la rebâtir. Sous l’Empire carolingien ce sont les Sarrasins qui vont se répandre dans le royaume et se livrer, entre autres, au pillage du monastère. Ainsi l’annaliste Flodoard précise pour l’année 940, que le village du monastère de Saint-Maurice était en la possession des Sarrasins et que ces derniers en profitaient pour attaquer les voyageurs et pèlerins.

Le nombre de moines a peu à peu diminué aux VIIe et VIIIe siècles et ceux-ci deviennent des chanoines séculiers. À la suite d’éboulements, la basilique est reconstruite aux VIIIe et XIe siècles, toujours dans le sens est-ouest.

1.4. Résidence royale sous le régime de la commende
Acte de donation du roi de Bourgogne Rodolphe III à l’abbaye de Saint-Maurice (15 février 1018).

À partir de 825 Louis le Débonnaire, qui avait reçu l’abbaye des mains de son père, la donne en commende à son fils Arnulf ce qui amorce son déclin. Voyant les exactions commises Louis entreprend, sans résultats, d’y placer des chanoines séculiers, qui sont des clercs formant un chapitre de chanoines sous l’autorité d’un prévôt, mais restant propriétaires de leurs biens. Au milieu du IXe siècle, Hucbert, beau-frère de l’empereur Lothaire II, s’empare de l’abbaye. De 864 à 1032, l’abbaye échappe à l’influence de l’évêque de Sion pour devenir un abbatiat laïc.

Tué en 864 dans une bataille à Orbe, Hucbert est remplacé à la tête de l’abbaye par son vainqueur, Conrad, comte d’Auxerre. L’abbaye est dévastée par l’incursion des Sarrasins en 940.

La descendance du comte Conrad, soit les rois de Bourgogne, de Rodolphe Ier à Rodolphe III, dirigent l’institution en tant qu’abbés laïcs jusque vers l’an mille. Ils font de celle-ci une résidence royale et confondent ses biens avec ceux de la couronne. Les conditions vont s’améliorer avec Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, qui décide une restitution complète des biens au monastère6. Le 15 février 1018, à la demande de ses familiers, Rodolphe III, donne ou plutôt rend à l’abbaye de Saint-Maurice les fiscs de Sciez, de Lully, de Commugny, la moitié de Pully, Oron-le-Châtel, la pauté de Vuadens, Bouloz, le plaid de Vevey, Lutry, Vouvry, Ollon, Villy, Naters, quelques droits à Saint-Maurice et l’ensemble des alpages du Chablais. Mais c’est surtout grâce au pape Léon IX qui en 1049 la soustrait à l’évêque de Sion et rend aux religieux l’usage de leurs biens et revenus en leur permettant d’élire entre eux un abbé qui jusqu’alors était choisi parmi les personnages en faveur à la cour qui en permet le renouveau, l’abbaye retourne ainsi entre des mains ecclésiastiques.

Longtemps entre les mains des monarques du royaume de Bourgogne elle échoit à la maison de Savoie en 1033 après la victoire du comte Humbert sur Eudes, neveu de Rodolphe III. En 1128, le comte Amédée III, qui en est l’abbé laïc (11031147), aide à la renaissance de l’abbaye de Saint-Maurice en y installant des chanoines réguliers suivant la règle de Saint Augustin6. Selon la tradition, il finance sa participation à la deuxième croisade en 1147 grâce à un prêt de l’abbaye pour lequel il met en gage les vallées de Bagnes et de Vollèges (la légende dit qu’il s’agit d’une table d’or qui avait été donnée par Charlemagne au monastère)13. L’Avouerie qui est entre les mains de la famille d’Allinge et qui a fait leur fortune passe à la fin du XIIe siècle18 aux comtes de Savoie.

Un important atelier d’orfèvrerie romane semble y avoir été tenu aux XIIe et XIIIe siècles, comme le suggère le démontage du chef-reliquaire de Candide en 1961 pour le restaurer et pour lui remodeler le nez.

La règle de Saint-Augustin n’est plus suivie de manière stricte à Saint-Maurice dès le XIVe siècle. Les biens ne sont plus mis en commun : les différents chanoines (sacristain, chantre, infirmier) s’attribuent des prébendes distinctes. En 1475, l’Abbaye, avec le sud du Bas-Valais, passe en main de la principauté épiscopale de Sion et des dizains valaisans après leur victoire contre les savoyards à la bataille de la Planta.

En 1560 l’abbaye est détruite par un grand incendie suivi, cinquante ans plus tard, d’un énorme éboulement à la suite d’un tremblement de terre. À la suite d’un nouvel éboulement, la basilique doit être reconstruite au milieu du XVIIe siècle, en suivant l’orientation nordsud cette fois-ci et un peu plus éloignée du rocher. Placée sous l’autorité de l’évêque de Sion et de la diète valaisane, l’abbaye a perdu une grande partie de ses biens et de son prestige. En pleine décadence matérielle et spirituelle, l’abbé Pierre IV (Maurice Odet, abbé de 1640 à 1657) supprime le système des prébendes et rétablit la règle augustine, notamment le vœu de pauvreté, permettant à la vie commune de reprendre 10 septembre 1642.

Pour réformer l’abbaye, une brève tentative d’union à la congrégation de Notre-Sauveur (fondée par Pierre Fourier) a lieu entre 1672 et 1675. Saint-Maurice serait devenue le centre de cette congrégation d’origine lorraine, avec qui l’abbaye est en contact depuis 1636. C’est un échec et les chanoines lorrains, perçus comme des étrangers, quittent l’abbaye pour se replier en Lorraine et au Val d’Aoste à la fin du XVIIe siècle.

Le 23 février 1693, un incendie qui se déclare dans les cuisines de l’abbaye détruit presque complètement les bâtiments abbatiaux (à l’exception de la basilique) qui sont définitivement reconstruits à partir de 1706.

L’abbaye échappe en partie au mouvement de sécularisation et de dispersion des religieux initié par la Révolution française en relevant l’ancien collège religieux fondé par la communauté que le gouvernement savoisien avait supprimé en 1560 par suite de la jalousie de la diète valaisienne.

En 1942, un nouvel éboulement détruit à nouveau une partie de l’église et le clocher. Ces bâtiments furent restaurés après la guerre et l’église obtint le titre de basilique mineure en 1948.

En 2013, des fouilles ont été menées sur le site de l’Abbaye de Saint-Maurice par l’archéologue valaisanne Alessandra Antonini5. Le trésor de l’abbaye et les fouilles peuvent être visités.

2. Liste des abbés de Saint-Maurice
Article détaillé : Liste des abbés de Saint-Maurice d’Agaune.

La liste des abbés de Saint-Maurice débute avec Saint Séverin († 511). De la seconde moitié du IXe siècle jusqu’à la première moitié du XIIe siècle, la gouvernance du monastère se trouve entre les mains des laïcs, successivement les Rodolphiens, puis les Humbertiens. À partir de 1128, et la réforme de l’abbaye par l’évêque de Grenoble, Hugues Ier, les abbés dirigent à nouveau les lieux.

3. Organisation
L’abbaye ne fut jamais dépendante d’un diocèse et d’un évêque, car elle bénéficia dès sa fondation de l’immédiateté pontificale, c’est-à-dire qu’elle dépend directement du Pape et de lui seul. Après avoir été un nullius diocesis, elle devient « abbaye territoriale ». Ce qui veut dire que l’abbé de Saint-Maurice exerce sa propre juridiction spirituelle sur sa communauté abbatiale ainsi que sur les paroisses de son territoire.

Congrégation canoniale autonome donc, l’abbaye a compté jusqu’à plus de 120 religieux au cours du XXe siècle. Leur nombre n’a cessé de décroître depuis. En 2013, l’abbaye ne compte plus que 41 religieux, dont 36 chanoines.

Ces derniers sont des prêtres vivant sous la règle de saint Augustin. Tous ne résident pas à l’abbaye ; certains habitent à l’extérieur, dans une paroisse du territoire, dans une paroisse du diocèse de Sion ou alors à l’extérieur pour assumer d’autres charges pastorales. Les chanoines desservent en effet plusieurs paroisses du diocèse de Sion, prêtant main-forte à ce dernier.

Les paroisses du territoire abbatial sont au nombre de cinq :

  • la basilique abbatiale, érigée en paroisse, comprenant l’abbaye, la basilique, le collège, la chapelle de Vérolliez et le home Saint-Jacques (résidence pour personnes âgées) ;
  • la paroisse de Saint-Maurice et Mex, comprenant la chapelle de Notre-Dame-du-Scex ;
  • la paroisse de Vernayaz ;
  • la paroisse de Salvan ;
  • la paroisse de Finhaut.

Ces paroisses regroupent 6 087 catholiques en 2013.

4. Collège
Article détaillé : Lycée-collège de l’Abbaye de Saint-Maurice.
L’abbaye de Saint-Maurice possède un collège ayant un statut d’établissement semi privé car il est propriété des chanoines mais est régi par un concordat de 1806 entre l’abbaye et l’État du Valais. En 1806 en effet, le Valais reconnaît le collège en tant qu’établissement d’utilité publique et participe à son financement. Aujourd’hui encore, les chanoines dirigent l’établissement et deux d’entre eux y enseignent, à savoir le chanoine Ineichen (également recteur) ainsi que le chanoine Salina (également préfet de l’internat).

5. Basilique
Article détaillé : Abbatiale Saint-Maurice d’Agaune.
L’église abbatiale a été reconstruite selon une nouvelle orientation au XVIIe siècle et restaurée par l’architecte Claude Jaccottet après un effondrement en 1942. Église mère du Territoire abbatial, l’abbatiale est élevée au rang de basilique mineure le 30 novembre 1948 par le Pape Pie XII.

6. Le trésor de l’Abbaye

Parmi les nombreuses pièces exposées, il convient de noter quelques éléments exceptionnels :

  • la châsse de l’abbé Nantelme, datant de 1225 ;
  • la châsse des enfants de Saint Sigismond, datant du XIIe siècle ;
  • la grande châsse de Saint Maurice, datant du XIIIe siècle;
  • le reliquaire de la Sainte Épine, offert par Louis IX de France ;
  • le coffret de Teudéric, Mérovingien, datant du VIIe siècle ;
  • le vase dit de Saint-Martin de Sardonyx, qui daterait du Ier siècle et qui est rehaussé d’orfèvrerie carolingienne. Il aurait recueilli selon la légende le sang des martyrs de Thèbes et fait probablement partie des donations du roi Sigismond lors de la fondation de l’abbaye ;
  • l’aiguière dite de Charlemagne, d’époque carolingienne, aux émaux byzantins ;
  • le chef-reliquaire de Saint Candide, datant des environs de 1165.

Visites 2018-2019-2020-2021-2022-2023

« La Belle et la Bête »
Vendredi 6 octobre 2023 à 14h 00
Lieu
: LA COMEDIE
C’est l’histoire de Bella que sa petite fille interroge sur sa vie et ses amours passées. L’histoire d’une femme d’un autre temps faite de rêves, de sacrifices, de souvenirs.
Cela mêle le documentaire à la fable et fait surgir le fantastique dans le quotidien.
Gratuité.
Nombre de participants : 25 personnes au maximum.
Répondante : Chantal COTTIER
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« Le village atypique d’Aigues-Vertes et ses ateliers »
Vendredi 2 juin 2023 à 13h 45 et le lunch à 11h 30
Nombre de participant.e.s maximum  : 15 personnes
La Fondation Aigues-Vertes au sein d’un véritable village permet de façonner le présent et l’avenir socio professionnel de 150 bénéficiaires et 30 externes en situation de déficience intellectuelle. C’est une réalisation unique qui respecte et favorise l’épanouissement de tous les bénéficiaires. Notre groupe visitera l’atelier de poterie, de textiles et la magnifique ferme.
Répondante : Chantal COTTIER
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« Le Moulin de CARRA » : mercredi 26 avril 2023 à 14h 00
Site municipal de Ville-la-Grand, le Moulin de CARRA est un lieu de valorisation des patrimoines culturels et naturels, d’éducation à l’environnement et au développement durable, de partages citoyens et d’éducation populaire. Entre nature et patrimoine, il est un réservoir de biodiversité, un lieu de démarches citoyennes. Un espace d’histoires et d’expositions et un centre de loisirs en pleine nature.
R
épondante : Ruth KARLEN
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vendredi 17.02.2023 à la Fondation  BAUR
Les collections de ce Musée des Arts d’Extrême Orient sont abritées dans un élégant hôtel particulier de la fin du 19ème siècle. D’une qualité exceptionnelle et riche de plus de 9’000 objets d’art réunis par Alfred BAUR, l’ESPACE CHINE constitue un ensemble de 756 pièces exposées sur deux étages : céramiques, jades, flacons à opium ou à tabac alors que l’ESPACE JAPON réunit 6’000 pièces des netsukes (objets vestimentaires traditionnels), des estampes et des porcelaines entre autres.
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Théâtre AM STRAM GRAM  : jeudi 20 octobre 2022.
Centre international de création et de ressources pour l’enfance et la jeunesse est construit en 1992 sous l’impulsion du Conseiller d’Etat André Chavanne. Lieu qui est devenu une référence internationale dans son domaine. Spectacle de théâtre pour enfant.
Répondante : Madame Ruth KARLEN.


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Tout sur l’Escalade : visite de l’Arsenal (en réfection au 16, Quai Ansermet) de la Compagnie de 1602.  Vendredi 7 octobre 2022
Provisoirement,  tout le matériel se trouve au sous-sol du parking Uni-Mail.
Présentation menée par Monsieur Daniel VILLA, responsable de l’arsenal et ses 1’000 costumes dont 850 distribués lors du cortège le week-end de décembre.
En mille six cent deux … dans la nuit du 11 au 12 décembre,
Charles Emmanuel, duc de Savoie, dont l’ambition ne connaît pas de limite, fait marcher son armée contre Genève. Il veut prendre la ville par surprise pour en extirper l’hérésie avant de l’élever au rang de capitale de ses Etats en deça des monts. Peu après minuit, l’armée savoyarde, forte de 2’000 hommes bien équipés, est stationnée à Plainpalais. Un groupe important s’en détache, arrive au pied de la muraille, dresse ses échelles et commence à monter sans être découvert. L’invasion de la cité, dans laquelle tout dort, a commencé. Elle sera brusquement interrompue par une ronde sortie du poste de la Monnaie qui surprend les assaillants. Dans la mêlée qui s’en suit, une sentinelle, Jacques Mercier lâche son coup d’arquebuse… l’alarme est donnée ! le tocsin retentit du haut de la cathédrale, bientôt suivi par les cloches de tous les temples de la Ville.
Tirés de leur sommeil, les habitants courent aux armes ! Rapidement c’est le peuple tout entier qui se défend. En bien des lieux, les combats sont acharnés et ponctués de nombreux actes héroïques. Le canon tonne, les Savoyards repoussés s’enfuient à toutes jambes. Au matin, les Genevois qui ont perdu dix-huit des leurs, se rendent dans le temples pour y louer la divine providence qui leur a permis d’échapper à ce grand péril. Catherine Royaume née Cheynel ou Cheynet ou encore Cheney, dite la ,ère Royaume ou Dame Royaume, née ver 1542 à Lyon et morte entre 1603 et 1605 à Genève est une figure historique genevoise. D’après la légende, elle aurait participé héroïquement à l’épisode de l’Escalade avec une marmite plein de soupe aux légumes. et s’en sert pour tuer un Savoyard. D’où la tradition de la marmite en chocolat garnie de légumes de massepains. 
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Exposition aux Berges de Vessy, « Ville et Climat » le
Mardi 14 juin 2022.
Nous avons été accompagnées par un guide.
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Promenade sur les traces de Jean Jacques ROUSSEAU à Genève,
le jeudi 19 mai 2022.
Nous avons été accompagnés par un spécialiste
Monsieur Rémy Hildebrand, Président du Comité européen et a fait paraître
le livre « Portraits et postures rousseauistes+ (éd. Transversales, 2008).
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Visite du Domaine viticole des TROIS ETOILES à Peissy le
vendredi 8 avril 2022 à 14h 30
Commentée par Monsieur Dorian PAJIC-Fischer, oenologue passionné.
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Visite du VILLAGE D’HERMENCE : mercredis 13 et 20 octobre 2021
Avec son église, sa tour et son port.
Accompagnement :
Monsieur Luc REVILLOD
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Visite du CHÂTEAU DE ROUELBEAU
Mercredi 9 juin 2021
Ancienne forteresse dont subsistent quelques vestiges à Meinier.
Accompagnement :
Monsieur Luc REVILLOD
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VISITE DE LA FONDATION BODMER
mercredi 7 octobre 2020
Adresse : Route Martin-Bodmer 21-23, 1223 COLOGNY
L’exposition permanente retrace au travers d’une riche collection, l’histoire de la civilisation en proposant un parcours chronologique qui couvre quelques cinq mille ans depuis la découverte de l’écriture. Dans cette exposition temporaire, La Fondation présente 47 livres de tailles différentes et dont le plus petit mesure 4,5mm.
Elle est intitulée « Géants et Nains ».
Afin de conserver les pièces dans des conditions optimales, la température constante annuelle est de 18,5 degrés. Alors pensez à prendre des habits chauds et le port du masque est recommandé.

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Exposition temporaire à la Maison TAVEL
Mercredi 29 janvier 2020

Thème : « Pionniers romands de la photographie »
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L’huilerie Carthagène et le domaine vinicole du Château l’Evêque à Jussy ont été 16.10.2019. Huilerie de Monsieur PINGET, spécialiste de pression d’oléagineux et de graines. Visite du domaine vinicole du Château l’Evêque où Monsieur MEVAUX a présenté la méthode biodynamique.  Cette visite s’est clôturée par la dégustation de vins.
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La dernière sorcière de Jussy
23 mai 2019
Présentation du Temple de Jussy, déplacement à travers le village en suivant un parcours « sur les traces de la dernière sorcière de Jussy » guidée par Monsieur Luc Eric  REVILLOD.

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Les pleurotes, jeudi 28 mars 2019
Visite d’un producteur de champignons genevois.
Lieu : Rampe Quidort 4 et Route des Jeune 19 à l’Apaisée
Le but est de produire des champignons avec des matériaux locaux de proximité. La visite des tunnels de production sera suivie par une visite de la brasserie artisanale qui fournit le substrat utilisé dans la champignonnière. Possibilité de goûter la bière artisanale.

Extrait de l’article paru dans la Tribune de Genève des samedi-dimanche 1er– 2.12.2018 : « Michael URBINA, avec son projet Geminoh, soit la culture de pleurotes à partir de drêches bios de la brasserie L’Apaisée a remporté la 3ème place du prix IDDEA 2018 (Idées de Développement Durable pour les Entreprises d’Avenir). Ce système d’économie circulaire implique plusieurs acteurs genevois et permet la production de champignons bios».

Tous les samedis, M. Michael URBINA se trouve au marché de Carouge pour écouler ses récoltes de champignons et les bières artisanales.

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Musée ARIANA, jeudi 8 novembre 2018.
Le musée ARIANA est logé dans une somptueuse architecture palatiale construite à la fin du XIXe siècle à l’initiative de
Gustave REVILLOD (1817 – 1890), un homme ouvert au monde.
Visite guidée (Mme Laurence LEROY) et commentée de la collection de ce mécène du 2 novembre 2018 au 2 juin 2019 dans le seul musée de Suisse entièrement voué à la céramique et au verre, et l’un des plus importants d’Europe dans sa spécialité. Riche de plus de 25’000 objets, les collections documentent sept siècles de création céramique et verrière, en Suisse et dans le monde.

Grand collectionneur, voyageur infatigable, homme de lettres érudit,  Gustave REVILLOD est né à Genève et est décédé au Caire. Son grand oeuvre est assurément le Musée ARIANA qu’il construit pour abriter ses collections, mais surtout pour les ouvrir à la délectation et à l’éducation de tous.

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La ferme Bio, mercredi 17 octobre 2018.
La famille STALDER à Vandoeuvres nous a accueillis dans leur ferme « Bio » depuis 2008.Route de Choulex 80, 1253 VANDOEUVRES

Merci à M. Stalder pour toutes ces explications, un agriculteur passionné, à sa femme pour les excellents cake, gâteau, jus de pomme, confitures, huiles, oeufs et j’en passe.

Merci aussi à Ruth Karlen responsable de cet atelier
Pour d’autres renseignements contactez-la :
Ruth KARLEN – Tél : +33 450 36 58 90 –  022 348.04.55 (+ répondeur)

Historique


Les Rendez-vous des 55 ans et + de Thônex sont nés en 2007.

L’année précédente, Jacqueline De Bay quitte la vie professionnelle et comme elle ne veut pas rester inactive, elle prend des cours d’informatique. Puis, elle participe à des leçons de danse avec Claude Golovine et suit des conférences, notamment celles du professeur Charles-Henri Rapin, spécialiste en gériatrie. Elle fait de nouvelles rencontres et entre dans le monde des seniors avec beaucoup d’intérêt.
Partant de ces découvertes, elle souhaite créer des activités dans sa communes, pensant à juste titre que les aînés suivront plus volontiers des animations de proximité. Elle se lance dans l’aventure. Sollicité, le professeur Rapin propose une suite de conférences. S’y ajoute les cours de danse de Claude Golovine, puis de nouvelles technologies avec Franck Vasseur. Avec toujours le souci d’être en phase avec les seniors.
Le Conseil administratif de Thônex, séduit par cette initiative, met un local à disposition et accorde un soutien financier. Un programme étoffé démarre à l’automne 2007. En hiver, les cours se développent avec l’atelier mémoire de Michèle Michellod. Toujours fidèle, le professeur Rapin donne des exposés sur le vaste sujet de la santé et du bien-être du 3ème âge. Malheureusement, son décès subit en juillet 2008 prive Les Rendez-vous des 55 ans et + de la collaboration et de l’amitié d’une personne exceptionnelle.
Malgré tout, le comité, qui vient d’être constitué, décide que les ateliers, les rencontres et les cours continueront comme prévu. Depuis, l’équipe des intervenants s’est élargie et les activités se sont multipliées : visites culturelles et historiques, atelier d’écriture, environnement, santé, etc.
Des sujets délicats ont été débattus : « mes directives anticipées », « les droits de la personne », « entre souffrance et douleur », « la maltraitance », « la malnutrition », « le cancer du sein », « l’isolement social « , pour ne citer que ceux-là.
Il faut encore parler des sorties : Salève, Jardin botanique, Vieux Carouge, musées, sites archéologiques, manufacture de chocolat, caves et vignes …
Le panorama est vaste et il ne tient qu’à vous de l’étendre avec vos propositions.

Lise Wyler 

 

Que la fête fut belle

Après dix années passées à animer « Les Rendez-vous des 55 ans et + », Jacqueline De Bay, Eliane Rochat et Lise Wyler ont passé le témoin à un nouveau groupe de bénévoles. Pour marquer cette étape majeure, une grande fête a été organisée par les partantes, avec repas, musique et petits discours. Plus de 80 convives se sont réunis à l’Auberge communale pour célébrer ce changement avec faste. Le menu était royal : salade mêlée, montgolfières de Saint-Jacques, filet mignon de porc à la moutarde accompagnés de tagliatelles et, bouquet final, omelette norvégienne surmontée de trois étincelantes fusées.

Invitées d’honneur, les autorités de Thônex avec le secrétaire général ont participé à ces agapes parmi leurs administrés. Après quelques paroles cordiales, le maire, Marc Kilcher a remis un petit cadeau à Jacqueline, le vrai et infatigable moteur des seniors de Thônex.

Klezmer, vous avez dit klezmer. Cela demandait quelques explications que Jacqueline nous a brièvement données. Eh oui, c’est cette musique ancestrale qui a rythmé le repas avec Sylvie Bossi à l’accordéon et Michel Borzykowski au saxophone.

Puis ce fut la présentation de la nouvelle équipe de responsables, une douzaine de personnes prêtes à se dévouer à leur tour pour les seniors.

De gros et beaux bouquets sont venus fleurir les trois « démissionnaires » et c’est dans une ambiance festive et joyeuse que le dessert a été dégusté.

Hodler joue avec le parallélisme

Cent oeuvres pour commémorer le centenaire de la mort d’Hodler, des chiffres qui parlent par eux-mêmes.   Berne1853 – Genève 1918

Le Promeneur à l’orée du bois. Vers 1885. Huile sur toile.

Le Musée Rath aligne donc une centaine de peintures sous le signe du parallélisme. Se promener parmi ces chefs d’œuvre est un vrai bonheur. Sur les murs défilent des tableaux tous plus ou moins familiers ou parfois, divine surprise, découverts pour la première fois. Ils sont unanimement marqués du sceau du parallélisme. Les bûcherons  dans leur ample mouvement du jeté de la hache rejoignent dans le geste les soldats en pleine bataille. Le promeneur solitaire dans la forêt devient le pendant des troncs qui l’entourent.

Le bûcheron. 1910.

Lacs et montagnes se rejoignent dans des lignes géométriquement proches, qui se coupent parfois au carré… Femme allongée et magistral Guillaume Tell debout s’opposent en posture.

Le Lac Léman et le Mont-Blanc.  1918. Huile sur toile
Musée d’art et d’histoire, Genève. Legs Hector et Emilie Hodler-Ruch, 1964
Ancien titre : La Rade de Genève et le Mont-Blanc à l’aube, avec cygnes
Ancien titre : Le Lac Léman et le Mont-Blanc à l’aube. 1918. Huile sur toile.

Les vues du lac Léman, les Alpes ou encore les ruisseaux rocailleux n’ont pas l’air peints par la même main, et pourtant… Le talent de Hodler se décline dans des genres différents qui tous nous ravissent.

Calvin et les professeurs dans la cour du Collège de Genève.
1884. Huile sur toile. (MAH, inv. 1911-111).

Le sous-sol du Rath vous laisse pantois. Tant de merveilles rassemblées dans un  même lieu, c’est une occasion à vous couper le souffle et à ne manquer sous aucun prétexte.

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais il faut pénétrer dans ces salles « hodlériennes » pour comprendre et aimer les oeuvres du maître incomparable des formes et de la couleur.

La Ruche

La ruche est une association d’utilité publique qui œuvre pour la réinsertion professionnelle des personnes en situation de précarité. Le public visé est composé de personnes fragilisées souffrant d’un isolement au sein de la société et qui nécessitent des conditions d’aides et de sécurité.

Michel Huwart fondateur de l’Association « La Ruche »

Le responsable de l’association, Michel Huwarth, a monté cette structure qui travaille avec l’Assurance invalidité et l’Hospice général.

« Nous nous adressons à des personnes en rupture sociale et (ou) professionnelle liée à une perte d’emploi. Après une courte période de chômage, suit une période destructrice où il n’y a plus de droit à l’aide. Le mental ne suit pas. Pas de rentrées financières, plus de logements, etc. L’aide de l’Hospice général permet de souffler un peu. Mais l’oisiveté pèse… »

Image internet        ..suit une période destructrice …

C’est à ce moment crucial que La Ruche intervient. Sur la base de volontariat, elle remet les intéressés dans le monde du travail. Ils retrouvent des horaires, des motivations, la confiance et réintègrent le monde du travail.

« J’ai voulu fonder une sorte d’entreprise avec des clients à qui on offre un service, poursuit Michel Huwarth. La valorisation est importante. »

image internet    « La valorisation est importante. » « L’échange entre clients et travailleurs est important. »

Ces travailleurs volontaires sont parfois sans emploi, suite à un problème physique après un accident. Ils perdent une certaine autonomie et se retrouvent à l’AI. Sourds et malentendants se  retrouvent parfois aussi précarisés. » On peut être très vite en perte  de vitesse et les jeunes sont également concernés. Un engrenage se met en place, il faut arrêter le processus. »

L’Association vit de manière autonome, sans subvention. « Nous avons la volonté du travail bien fait. Nos tarifs sont bas et nous ne faisons pas de concurrence déloyale aux entreprises. L’échange entre clients et travailleurs est important. »

« Au sortir de l’Association, nos membres ont les armes pour continuer la route, rassurés et plus confiants en eux », conclut Michel Huwarth. »

L’Hôtel-de-Ville

Très belle visite  au siège des autorités politiques

Image internet          La cour intérieur et la porte qui donne sur les salons de réception et de la salle de l’Alabama

L’origine de l’Hôtel de ville remonte au XVe siècle, ensuite il a été développé et transformé pour aboutir à l’édifice que nous connaissons aujourd’hui. Mais ce n’est pas fini, dès cet été, il subira un nouveau lifting afin de mieux correspondre aux besoins actuels.

Situé dans la tour Baudet, la salle du Conseil d’Etat accueille le gouvernement depuis 1488. Sous la fresque, qui orne le pourtour de cette salle, sont présentées les cannes des premiers syndics

Nous avons été reçus dans la cour par Madame Wüst, une guide captivante. Nous avons d’abord pénétré dans le salon bleu, qui jouxte la très célèbre salle de l’Alabama où fut signé l’acte fondateur de la Croix rouge et où s’est tenu le tribunal arbitral, qui a mis fin au conflit entre les Etats-Unis et l’Angleterre, suite à la guerre de Sécession. Conflit envenimé par la participation du bateau anglais Alhambra bourré d’armes. Par la suite, ce lieu a réuni de très nombreuses fois des hommes politiques venus chercher une médiation.

Notre guide présente la salle du Conseil d’Etat aux Seniors de Thônex

A l’étage, nous avons découvert la salle où débattent les conseillers d’Etat autour d’une table ovale.

Juste à côté, nous avons pénétré dans la salle du Grand Conseil, avec ses sièges en gradins et ses tables un peu désuètes. C’est surtout ce lieu qui va être modernisé.

Image internet        Visible depuis la cour intérieure, la rampe est achevée en 1578, aujourd’hui elle dessert les divers services de l’administration.

La visite s’est terminée par la descente de la rampe qui servait au transport des chars de céréales, tirés par des quadrupèdes.

La cave de Genève

La cave de Genève est la première coopérative viticole de Suisse. Etablie à Satigny, elle regroupe 65 vignerons. Ceux-ci sont rémunérés par sondage, c’est-à-dire à la qualité de la grappe. Une saine concurrence règne au sein de la coopérative.

Un alignement de cuves à grande échelle

Le raisin arrive dans le pressoir par une vis tournante où le raisin est éclaté. Puis il macère dans une cuve plus ou moins longtemps: trois semaines pour les rouges, 30 heures pour les rosés.

Tous les trois ans, les fûts sont renouvelés

Puis dans les 700 barriques de chêne français, les crus séjournent 3 ans au maximum. L’âge du fût influence le goût du vin, ce qui débouche sur plusieurs gammes : gamay, pinot, gamaret, garanoir, etc.

La visite se termine par une dégustation

De plus, Philippe Chevrier a conclu un partenariat avec Nicolas Bonnet et les œnologues de la Cave pour arriver à produire des vins exceptionnels, proposés dans plusieurs restaurants.

Que choisir parmi les meilleurs ?

La gamme Trésor se développe en nombreux bouquets: du blanc au rouge en passant par le rosé. Composée de six vins, elle offre toute la diversité de la production genevoise.

Thônex en mutation

Monsieur Philippe Decrey, Conseiller administratif

Thônex: une ville qui bouge. C’est ce que nous a expliqué le conseiller administratif Philippe Decrey. Avec la construction du Ceva, le démarrage des Communaux d’Ambilly, les raccordements routiers, l’élargissement de certaines voies et l’édification de plusieurs bâtiments, le visage de la ville va beaucoup changer.

Nos crayons ? des Caran d’Ache !

« Tant que la traversée du lac ne se fait pas, il n’y aura pas d’industries sur la rive gauche, annonce en préliminaire, le conseiller administratif. Caran d’Ache va déménager à Bernex et annonce la réalisation de 650 logements, avec des tours de 15 étages. » Beaucoup trop, estime la commune, qui souhaite 400 logements et qui est en conflit sur ce sujet avec le Conseiller d’Etat Antonio Hodgers qui veut un certain nombre de logements sociaux qui ne rapportent rien. « On voudrait la mixité, avec un bâtiment pour les aînés. Mais un certain chantage a lieu… Le conseil d’Etat accepte cette diminution, mais contre 10% de plus sur les Communaux. »

Projection des immeubles des Communaux d’Ambilly

Il y aura un grand groupe scolaire de 20 classes (coût 50 millions), quant aux infrastructures, elles sont évaluées à 150 millions. Les multiples problèmes routiers seront traités en trois fois. Elargissement, mise en sen unique, branchement et autres changements seront étalés dans le temps, ce qui causera certaines adaptations pour les usagers.

Future station de Moillesulaz

La douane actuelle sera complètement démolie et un petit bâtiment la remplacera, c’est du ressort de Berne. Un grand giratoire sera financé et décoré par Caran d’Ache. Une grande coupole de verre chapeautera toute la surface. Le tram devrait circuler en 2019, d’abord jusqu’au parc Montessuit, puis vers Etrembières et le lycée du Perrier.

La voie verte sera ouverte le 28 mars. Sur le chemin Tronchet, un immeuble de 8 étages remplacera la belle villa, maintenant démolie. Sur la parcelle Brusa-Hasler, Denner et Baud s’implanteront.

En face, entre la ferme et le cirque, il y aura un groupe d’immeubles. La commune a demandé que cette maison soit attribuée à divers maraîchers pour devenir un point de vente.

Image AAG+   Des logements pour des couple Seniors sont prévus à Clair-Val

Enfin à Clair-Val, 47 logements, avec encadrement, pour couple sont prévus. Dans le cadre de Caran d’Ache la commune espère implanter 60 logements pour les seniors.

Les dessous du Temple de la Madeleine

Bibliothèque de Ge : aquarelle du Temple de la Madeleine, auteur inconnu

Avec l’archéologue cantonal, Michel Terrier, nous avons découvert avec beaucoup d’intérêt les dessous de l’Eglise de la Madeleine. Elle a été édifiée sur  l’emplacement d’un quartier portuaire dont les origines remontent au dernier quart du IIe siècle. Une résidence sera construite sur cette zone à l’époque romaine.

Le mur de l’époque romaine

Les bâtisseurs successifs réutilisent les pierres. ici le pas de porte d’une maison romaine est récupéré pour rehausser un mur plus récent.

A partir de César et la conquête des Gaules, Nyon devient capitale régionale et Genève, capitale commerciale. Vers le IIIe siècle, la surface de la cité sera réduite au sommet de la colline, avec la ville haute enceinte d’un mur fortifié. La ville basse est en contrebas. Ce quartier semble alors ruiné et une zone funéraire se développe sur ce secteur désormais hors les murs. Ce cimetière est entoure d’une clôture contre laquelle est adossé un petit oratoire abritant une tombe vénérée et de précieuses reliques. A la fin du VI siècle Genève explose, les Burgondes y installent leur capitale et Genève est à la tête d’un diocèses important. L’évêque est très puissant, la ville est enfermée dans ses murs autour de la cathédrale. Des églises, dont la Madeleine, s’installent autour, préfigurant les quartiers actuels.

Tombes mérovingiennes

Des tombes sont enfouies sous l’édifice, avec des sarcophages. L’église sera agrandie et devient une petit église paroissiale avec des fonts baptismaux, elle sera dotée du traditionnel choeur carré caractéristique de nos régions. C’est à ce moment que le vocable de la Madeleine apparaît.

L’aménagement d’un cheminement en bois permet aux visiteurs de remonter le temps.