Tous en selle

 

Implantation des nombreux châteaux-forts sur les différentes possessions seigneuriales au XIVe siècle.

Exposer un cycle de peintures murales datant du début du XIVe siècle est un privilège rare et c’est cet ensemble, provenant du château de Cruet en Savoie, qui est présenté au Musée d’art et d’histoire. Cette longue frise cachée sous d’épais badigeons a été découverte en 1985.

Lors d’une chasse à courre, l’empereur Charlemagne (couronné) apprend la mort du duc de Bourgogne.

Les huit panneaux les mieux conservés de la série de douze sont montrés pour la première fois conformément à leur disposition d’origine. Ces peintures médiévales forment un cycle chevaleresque. Il débute par l’annonce de la mort du duc de Bourgogne.  Charlemagne et son écuyer Girart chassent à court, tout en discutant avec animation. Puis un messager annonce la mort du duc et la duchesse voudrait un nouveau mari pour protéger ses terres. Charlemagne lui accorde Girart. C’est alors l’adoubement de Girart.

C’est alors l’adoubement de Girart.

Girart est adoubé par Charlemagne en récompense de ses bons et loyaux services. L’empereur lui promet en mariage Berthe, duchesse de Bourgogne.

L’empereur tombe sous le charme de la dame et l’épouse après moult péripéties.

Charlemagne a finalement ravi épouse et terres de Bourgognr à Girart. Le soir des noces l’empereur et la duchesse se couchent, enroulés dans leurs draps. A la tête et au pied du lit nuptial des courtisans poursuivent une discussion animée. Girart de Vienne penché sur le pied de la femme,  le saisit de ses mains et l’approche de son visage au point de le toucher de sa joue, façon habituelle de rendre le baiser dans l’iconographie médiévale. Girart voulait sans doute embrasser la jambe de l’empereur en signe de soumission et de gratitude pour avoir reçu en dédommagement la ville de Vienne et les terres environnantes.

Et la fresque continue de dérouler l’histoire, avec une tentative d’assassinat, le siège de Vienne et la bataille et le combat final. Elle se termine sur la représentation du campement de Charlemagne et des assiégeants et s’achève par la réconciliation de Charlemagne avec Girart, qui partent ensemble en croisade.

La cotte de maille, un type d’armure constituée de mailles reliées entre elles afin de former une protection individuelle corporelle. Par dessus, le chevalier porte une robe de tissu pour protéger son armure de la pluie (rouille). Le soir, le manteau était placé sur une barre au-dessus  du lit. Voire image précédente.

Pour compléter le tableau, le musée présente des équipements militaires d’époque: éperons, armure cottes de mailles, casque, armes et bouclier. Les loisirs et les jeux (échecs entre autres) sont aussi évoqués, avec en particulier la fauconnerie. Des livres rares et des traités de chasse enluminés sont également exposés. La fin du parcours est consacré aux châteaux forts qui parsèment la vaste contrée allant du Piémont à la Savoie et au pied du Jura.

D’une scène de la frise à une autre, les participants découvrent les thèmes fréquents dans toutes les chansons de gestes : chasse, banquet, siège d’une ville, combats singuliers, armées en marche, entre autres.

Une exposition qu’il faut prendre la peine de regarder en détail, tellement les peintures murales regorgent de détails sur cette partie du Moyen-Age.

De Thucydide (460 – 397 av. J.-C.) a dit :

« L’Histoire est un perpétuel recommencement »