Démocratisation de la vieillesse

Pr

Professeur Michel Oris, directeur du Centre interfacultaire de Gérontologie et d’étutudes de vulnérabilié, UNIGE ;  Dr Delphine Fagot, psychologue, Maître assistante UNIGE

Les conditions de vie des retraités ont beaucoup changé ces dernières décennies. C’est ce que démontre une étude (Vivre-Leben-Vivere) menée par le Dr Michel Oris et son équipe. Le professeur dirige le Centre interfacultaire de gérontologie et d’études de vulnérabilité, qui mène en particulier une recherche sur les conditions de vie des personnes âgées, l’interaction entre les trajectoires individuelles et le dynamisme des structures sociales, la vulnérabilité et le parcours de vie.

La personne âgée23.05.55 - copiePremier sujet d’étonnement : chaque an, nous gagnons trois mois d’espérance de vie depuis 1945. Est-ce que ça va continuer? Les progrès de l’espérance de vie créent une population hétérogène. Les inégalités, les avantages et les ressources dépendent de la trajectoire de vie. Dans l’étude du Professeur Oris, 3500 personnes de 65 ans et plus ont été stratifiées par âge et par sexe, elle comprend aussi les gens avec des troubles cognitifs.

En 1979, une grande proportion de personnes âgées étaient pauvres et les femmes encore plus que les hommes. En 2011, la pauvreté a beaucoup reculé dans les deux sexes. L’amélioration a été plus spectaculaire chez les femmes que chez les hommes, grâce d’abord à l’avènement de l’AVS et à la montée du travail des femmes qui ont cotisé à une caisse de retraite et qui en récoltent les fruits. Il faut trente ans pour qu’un système social (AVS) ait de réels effets. Les inégalités ont donc diminué. Les prestations complémentaires aplanissent encore un peu les inégalités.

La population âgée, complètement renouvelée, est issue de trajectoires socio-économiques plus favorables.

Photo internet

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Et la santé?

Toujours davantage de personnes restent plus longtemps à domicile. Tous les 15 ans, on voit un joli progrès. Les handicaps surviennent plus tard et moins souvent qu’auparavant. Mais dans les EMS, on constate une inégalité des problèmes de santé et ces différences se sont creusées.

En avançant en âge, on est malade de plusieurs choses. De plus, la douleur est souvent présente chez les personnes âgées. Tous les anti-douleurs ne sont pas compatibles avec les médicaments qui fluidifient le sang. D’où une difficulté à gérer la complexité de la situation sanitaire.

Oscar Wilde :

« Il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie, mais plutôt essayer de rajouter de la vie à ses années. »