La fondation Bodmer, d’inestimables richesses

sur la terrasse

Avant de pénétrer dans le musée nous admirons la vue exceptionnelle sur le lac et le Jura

Martin Bodmer, éminent bibliophile et chercheur infatigable, a réuni durant toute sa vie des écrits inédits et des manuscrits de personnages célèbres, en tout 160 000 pièces.
C’est dans les sous-sols des belles maisons de maître de Bodmer que l’exposition déroule ses fastes.
Le musée de Cologny n’affiche « que » 200 exemplaires, déjà une belle pléiade de textes. Il faut remonter à l’origine des civilisations, en Mésopotamie et en Egypte pour retrouver les premières traces d’écriture. Des tablettes en argiles ou encore un clou sculpté d’écriture cunéiforme, nous renseignent sur la vie de l’époque et sur un traité de paix, gravé sur une pierre en forme de clou. Magnifiquement conservés, ces vestige d’une civilisation, depuis longtemps disparue, nous parlent à travers les siècles.

Extrait du livre des morts. Papyrus polychrome, 30ème dynastie

Extrait du livre des morts. Papyrus polychrome, 30ème dynastie

Mais ce n’est que le début d’une promenade à travers les autographes, les premières éditions, les correspondances de grands hommes…
Et nous éprouvons un grand moment d’émotion en découvrant le roman de la rose, qui s’affiche aussi frais et net que lors de sa parution.
Dans le siècle classique, il y a bien sûr une vitrine dédiée à Shakespeare, une autre avec l’édition originale du Don Quichotte de Cervantès.
L’Europe romantique est à l’honneur, notamment par des originaux de Byron et du Faust de Goethe.
En arrivant aux temps modernes, on est interpellé par un écrit de Martin Luther.
Chaque vitrine renferme un trésor unique qu’il faut conserver dans un taux d’humidité constant et sous une lumière finement tamisée.

Tête en bronze du portrait imaginaire du Marquis de sade

Tête en bronze du portrait imaginaire du Marquis de Sade

De plus nous avons eu la chance de faire connaissance avec « Sade, un athée en amour ». En effet le centre du sous-sol est consacré au divin Marquis. Objet de scandale, puis d’admiration lyrique, l’écrivain est replacé dans les longues traditions de la littérature amoureuse. L’exposition propose un autre regard sur un auteur majeur qui résume son siècle avec ses turpitudes et ses passions inavouables.
Nous avons déambulé trois heures dans les méandres des vitrines et c’est pleins d’images et de tranches d’histoire que nous avons quitté notre guide, Madame Marlyse Beldi, une personne si cultivée qu’elle aurait pu encore nous en dire beaucoup plus.