Courbet au Musée Rath

Image Internet : Grand panorama des Alpes, les Dents du Midi, 1877

Image Internet.  Grand panorama des Alpes, les Dents du Midi, 1877, vu de la terrasse de la maison de « Bon-Port » à la Tour-de-Peilz où résidait le peintre, musée Cleveland

L’histoire de l’art a négligé les dernières années que Courbet a passé en Suisse, à la Tour-de-Peilz, du 23 juillet 1873 au 31 décembre 1877, date de sa mort. Pourtant, le peintre a continué à être très actif et à produire des oeuvres variées, dont un panorama des Alpes, qui est présenté pour la première fois au public.

Internet.  Coucher de soleil sur le Lac Léman

Internet. Coucher de soleil sur le Lac Léman, vers 1875, musée St Gall

Malade et très affecté par le procès de la colonne Vendôme (qu’il est accusé d’avoir fait renverser) et par son exil forcé en Suisse, Courbet est pourtant resté le grand artiste qui a bouleversé la peinture française depuis la fin des années 1840. Il a livré des séries magnifiques de peintures des Alpes où il est pionnier dans l’art d’appliquer le blanc, en particulier, à la truelle. Depuis sa résidence à la Tour-de-Peilz, il a aussi saisi un panorama inédit du lac surplombé par les montagnes, depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher. « La Suisse est un pays de charme, affirmait-il. » Et il a su en exploiter les plus beaux sites en les immortalisant sur ses toiles.

Internet.  Le château de Chillon. 1875

Internet. Le château de Chillon. 1875, musée Cologne

Grand buveur, Courbet engloutissait jusqu’à dix bouteilles de vin blanc par jour, plus quelques cognacs en soirée. Son tour de taille devenait gigantesque et finalement, il est mort d’une cirrhose. Mais auparavant Courbet, teint fleuri, oeil vif, air glorieux et réjoui a beaucoup aimé son séjour au bord du Léman, il a traduit son amour pour cet environnement par des oeuvres magistrales contrairement à ce que prétendaient quelque mauvaises langues à l’époque. C’est cette image d’un peintre dans la force de son talent que le Musée Rath entend approfondir et éclairer en réunissant ces peintures pour la première fois.

Internet. Les Dents du Midi, 1874

Internet. Les Dents du Midi, 1874, collection privée

La circulation : un casse-tête

Mairie de Thônex Image : L. Guiraud

Mairie de Thônex
Image : L. Guiraud

Vrai problème récurrent à Thônex: la circulation. Des dizaines de milliers de véhicules transitent chaque jour par la commune et leur nombre ne cesse d’augmenter. Dans ce domaine, les autorités sont en permanence face à de nouveaux défis. Philippe Decrey, conseiller administratif nous exposé a les principaux points chauds…

Les participants

Des participants intéressés aux futurs chantiers de leur commune

Le gros problème de circulation posé par la construction des communaux d’Ambilly n’est pas encore réglé. En priorité, il faudra que les bus circulent en site propre et que la ligne Puplinge-Graveson soit améliorée. Sur Adrien-Jeandin, une piste cyclable sera créée, avec également un cheminement pour piéton. Là encore, la circulation sera ralentie. Un axe routier, route de Jussy-avenue de Thônex est envisagé. Cette dernière avenue sera élargie, l’EMS Coccinelle sera démoli et reconstruit en retrait.

Philippe Decrey, conseiller administratif nous exposé les principaux points chauds...

Philippe Decrey, conseiller administratif, présente les principaux points chauds…

Un gros chantier attend encore les Thônésiens: la refonte de la douane de Moillesulaz. Les édifices actuels seront démolis et un nouveau bâtiment des douanes (côté suisse) sera érigé avec un toit en porte-à-faux qui recouvrera en totalité le site. Les voies de tram seront prolongées jusqu’au Perrier à Annemasse, avec tous les travaux que cela va générer.

Image

Image wikipédia

A la sortie du cimetière, le parking est supprimé au bénéfice d’une déchetterie enterrée. Des places de stationnement sont créées en face, vers la caserne des pompiers.

Le chemin du Bois des Arts et celui des Verchères seront réaménagés, ainsi que le devant de la Mairie.

Une construction va démarrer au chemin Tronchet, derrière la villa Vincent qui est un bâtiment classé. Cet édifice communal abritera les APA et il y aura un guichet unique pour toutes sortes de prestations communales. L’idée est aussi de démolir la Villa Minazzi pour faire place à une salle de mariage et une salle de réunion pour les sociétés.

Il est aussi envisagé de faire retrouver à la mairie son visage d’antan.

Enfin, la place de Graveson, aujourd’hui en travaux, sera « magnifique », car son aménagement a fait l’objet d’un concours.

Comme d'habitude, la conférence est suivie du lunch, un moment fort sympathique

Comme d’habitude, la conférence est suivie du lunch, un moment fort sympathique

On le constate, ça bouge à Thônex et les autorités ont du pain sur la planche.

G’nevois quand j’te vois…..

Wolfgang-Adam Toepffer; 1766-1847 Témoin caustique d'une société genevoise en mutation

Wolfgang-Adam Toepffer; 1766-1847, témoin caustique d’une société genevoise en mutation

Le peintre Adam Töpfer (père de Rodolphe) commence véritablement sa carrière en 1798, quand Genève est annexée à la France. Il innove avec des peintures à l’huile (commandées notamment par l’impératrice Joséphine) et parallèlement avec des caricatures. Mais son talent explose vraiment vers 1814, Il s’engage activement aux côtés des libéraux et élabore des caricatures politiques remarquables.

Caricature malicieuse de Joseph Des Arts

Caricature malicieuse de Joseph Des Arts

Il dénonce avec mordant les travers  des hommes  politiques, acteurs de la Restauration. D’une manière humoristique, il croque la comédie humaine de la Genève de cette époque. Il s’en prend notamment à l’article 8 qui permet seulement à une certaine élite fortunée de voter. Ce chiffre figure sur le vêtement du syndic  Des Arts, la cible préférée de Töpfer, qui le dessine dans des situations cocasses, pas vraiment à l’honneur du personnage.

Impôts

Machine à augmenter ou réduire la générosité des citoyens. Ici un riche horloger crache ses montres et des pièces de monnaie.

Ses caricatures évoquent aussi le difficile accouchement de la constitution et le récurrent problème des impôts auxquels sont soumis les citoyens.

catholique

Un curé et un pasteur piétinant l’œcuménisme en vociférant allégrement l’un sur l’autre

Rien n’échappe à l’oeil sagace et critique du peintre qui transpose bien des actes d’alors en caricatures aussi drôles que percutantes.

mariage

Mariage campagnard 1816

Dessins et peintures à l’huile ont été prêtés au Musée International de la Réforme, pour le temps de l’exposition, par des familles genevoise et le Musée d’art et d’histoire.

Herbert George Wells a dit :

« L’Histoire humaine est par essence l’histoire des idées ».

Retour à la vie

Page de

Page de couverture du livre « Retour à la vie ».

Brigitte Monnier-Exchaquet, infirmière de formation et son mari Eric Monnier, historien, puis bibliothécaire ont mené une recherche de plusieurs années afin de retrouver des femmes revenues de déportation et accueillies dans neuf maisons de Suisse romande. Ce travail immense a débouché sur un livre: « Retour à la vie » très bien documenté et illustré.

Brigitte Exchaquet-Monnier et Eric Monnier

Brigitte Exchaquet-Monnier et Eric Monnier

L’histoire commence dès 1945 à Château d’Oex lorsque la nounou de Brigitte, Irène, accueille des déportées qui reviennent de l’enfer des camps de concentration dans un état déplorable. C’est le papa de Brigitte, le docteur Exchaquet qui les examine et les soigne. Un Comité d’aide est constitué. Il faut bien financer cette action qui prend de l’envergure. La Suisse fait un don et Geneviève de Gaulle, la nièce du général apporte son soutien en sollicitant la Confédération. Cette dernière vient souvent visiter et réconforter les rescapées.

Noella

Noëlla Rouget, au centre – bras croisés, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale et dernière survivante genevoise des camps de concentration. En 1943, à l’âge de 18 ans, Noëlla est internée à Ravensbrück. 10’000 femmes et enfants sont entrés dans ce camp. Elle sera libérée en juin 1945 avec les 2000 autres survivantes.

Noëlla Rouget, pimpante et alerte dame de 95 ans, nous a apporté son témoignage, un moment très émouvant.

De quoi dépend la survie dans ces conditions atroces ? Il faut d’abord avoir l’esprit de résistance. La solidarité est évidemment un facteur essentiel. Il faut aussi avoir la foi en « quelque chose ». Avoir une bonne culture et une bonne santé, parler allemand. Et enfin compter sur la chance et le hasard.

Maison

En Suisse romande, neufs lieux ont accueilli ces revenantes de Ravensbrück ou d’Auschwitz.

En Suisse, ces femmes revenues des camps ont bénéficié d’une bonne hygiène de vie, de nourriture, d’un environnement agréable et de distraction. Elles ont encore pu compter sur la chaleur humaine et sur des soins médicaux. Le fait d’être ensemble a également contribué à leur faire retrouver une vie normale.

Le couple Monnier-Exchaquet a décrit son travail et les rencontres très fortes qu’il a fait en remontant le fil du temps et en rencontrant ces femmes ayant surmonté les pires calamités.

Lester Young a dit :

« Tout est relié. Ce que l’homme fait à la toile de la vie, il le fait à lui-même!  »   

Lullier, pépinière des métiers de la terre

Matin d'automne à l'école d'horticulture

Matin d’automne à l’école d’horticulture

Jours pluvieux, jours heureux… Ce n’est peut-être pas toujours vrai, mais notre visite à Lullier qui s’est déroulée sous un ciel gris, brumeux et par moments pluvieux nous a pleinement satisfaits.

Notre guide, enseignant à l’école, nous a d’abord brossé le panorama des formations proposées par l’école.

Une étudiante récolte les poivrons. Culture hors sol

Une étudiante récolte les poivrons. Culture hors sol

Horticulture, floriculture, formation duale, bachelor en agronomie, en architecture du paysage ou encore en gestion de la nature, le choix est vaste. Depuis l’aide-jardinier jusqu’au paysagiste, tous les apprentis ou étudiants ont à leur disposition un beau domaine qu’il faut entretenir et bichonner.

Le groupe

Les participants suivent avec attention les explications de notre guide

En parcourant les allées, nous avons suivi les explications du spécialiste sur les diverses cultures et les soins a y apporter. Dans les vergers, les arbres fruitiers croulaient sous des pommes et poires bien mûres, dégustation à l’appui. Les fleurs d’automne s’épanouissaient dans des plates-bandes de toutes les couleurs et dans les serres, les plantes tropicales se dressaient en pleines santé. La saison des tomates était finie, mais il fallait encore cueillir les poivrons et les dernières aubergines…

Culture hors sol, les dernières aubergines

Culture hors sol, les dernières aubergines …

Bref, nous avons découvert en une petite matinée divers aspects du Centre horticole, juste de quoi nous donner envie d’en savoir plus.

Citation, Paul de Tharse :

« La terre qui produit de l’or et de l’argent

n’est bonne pour aucun des travaux du paysan »

Le cimetière de Plainpalais ou des Rois

Drôle d’idée d’aller visiter un cimetière ! Et pourtant, c’est la démarche effectuée par une vingtaine de nos membres par une après-midi très maussade. Ce jour-là, le Cimetière des Rois était humide sous des nuages menaçants et parfois, le ciel nous est tombé sur la tête. Le comble dans un pareil lieu.

Sous la conduite

Une tombe toute simple à la mémoire de Jean Calvin, le réformateur mort le 27 mai 1564. Autrement dit, il y a 450 ans.

Sous la conduite éclairée de Nathalie Rillet, nous avons arpenté les allées des 28.000 mètres carrés du « Panthéon genevois ». Ce témoin de l’histoire de Genève abrite aujourd’hui des personnalités ayant contribué à la renommée de la Ville. Mais cela n’a pas toujours été le cas. En 1469, un hôpital des pestiférés est construit dans un quartier de banlieue maraîchère pour lutter contre les épidémies récurrentes à cette époque. Un cimetière attenant est créé en 1482 pour accueillir les victimes de la peste.

Sur son tombeau, l'épitaphe retrace la vie de

L’épitaphe retrace la vie de Charles-Pictet de Rochemont, homme d’Etat genevois, qui a négocié les frontières actuelles de la Suisse et son statut de neutralité permanente.

Le cimetière tire son nom de la rue dans laquelle il se trouve, nommée ainsi en référence au roi des arquebusiers dont le terrain d’entraînement était dans le quartier. Le titre de roi était décerné, entre 1509 et 1847, à l’arquebusier ayant réussi le meilleur tir lors du concours annuel.

En 1869, le cimetière géré par l’Hospice général est repris par la Ville. D’abord, seuls les protestants y sont enterrés. Le prix de la concession étant plus élevé qu’ailleurs, ce sont les conseillers d’Etat, administratifs et d’autres personnalités qui y sont ensevelis.

"Les Rois", un parc dans la ville

Le cimetière de Plainpalais, ou cimetière des Rois, un parc dans la ville

Vers 1945, des aménagements sont réalisés et transforment les lieux en parc avec de grands arbres et des espaces herbus.

Seules les personnes ayant contribué au rayonnement de la ville peuvent prétendre à une concession.

La tombe d'Alice Rivaz se trouve à côté de celles d'Ernest Ansermet et d'Alberto Ginastera

La tombe d’Alice Rivaz, écrivain, se trouve à côté de celles d’Ernest Ansermet, chef d’orchestre et d’Alberto Ginastera l’un des plus illustres compositeurs latino-américains du XXe siècle

Parmi les 300 tombes, il y a des musiciens, des artistes (acteurs, sculpteurs, peintres) des écrivains, des scientifiques, et beaucoup d’hommes politiques. Quelques femmes entre autres Jeanne Hersch philosophe, Grisélidis Réal, péripatéticienne et Alice Rivaz écrivain.

Quelques pas dans ce cimetière prouve, que de Jean Calvin à Léon Nicole, tous les hommes qui « ont fait » Genève sont honorés dans ces lieux, quelle que soit leur croyance ou leur couleur politique.

Sénèque :

« L’essentiel est l’emploi de sa vie, non sa durée. »

Les maîtres de la charcuterie

M. Bernard Petry, notre guide, insiste sur les normes d'hygiènes tants pour les visiteurs que pour les employés

M. Bernard Petry, notre guide, insiste sur les normes d’hygiène tant pour les visiteurs que pour les employés

Les compétences de DelMaître ne sont plus à prouver, maître dans l’art de la charcuterie, c’est une des cinq sociétés qui composent le groupe Laiteries Réunies. Elle propose une gamme qui comprend une centaine de recettes de base pour un assortiment d’environs 300 articles, entre autres saucisses à griller et à cuire, charcuterie cuite et à manger crue, produits salés fumés, jambons cuits et crus.

Parfaite maîtrise des outils, rapidité, dextérité et grande concentration des bouchers !

Parfaite maîtrise des outils, rapidité, dextérité et grande concentration des bouchers. Très impressionnant !

Dans des locaux modernes et quasi aseptisés, les 80 employés s’appliquent à préparer des produits irréprochables. Notre visite commence devant une stupéfiante valse de couteaux maniés par deux artistes de la lame. Avec une dextérité et une vitesse confondantes, ils manient leur outil de travail afin de découenner, de dégraisser et de parer des jambons qui sont ensuite suspendus, soit pour être fumés ou découpés.

Avant cuisson, les saucisses de veau sont roses

Avant cuisson, les saucisses de veau sont roses

La confection des saucisses de veau est aussi impressionnante. Dans une cadence toute horlogère, un ouvrier est préposé au remplissage des boyaux et un autre les suspend en rangs réguliers sur une potence.

Monsieur Petry, notre cicerone, explique que le rôle de chacun est primordial. Même le travail à la chaîne, comme la mise en barquettes des lardons, exige dextérité et précision. Chacun est parfaitement maître de ses gestes et sait exactement comment procéder. Si une personne vient à manquer, c’est toute la chaîne qui en pâtit.

Tout le personnel est formé et informé sans distinction de fonction ou de niveau hiérarchique. Chacun est un maillon indispensable sur la chaîne de la qualité.

Au bout de la chaîne, la cagette sera remplie en fonction de la demande du grossiste

Au bout de la chaîne, la cagette sera remplie en fonction de la demande du grossiste

Del Maître ne badine pas avec la sécurité alimentaire : locaux parfaitement entretenus, zone stérile, gestion rigoureuse du stock et traçabilité par informatique. Tous les collaborateurs revêtent une tenue de travail utilisée une fois seulement.

En mangeant une tranche de jambon, nous n’avions jamais pensé qu’une telle rigueur et qu’un travail aussi minutieux et soigneux précédaient la vente en rayons.

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Enfin, Genève est devenu suisse

Débarquement des contingents soleurois et Fribourgeois au Port Noir le 1er juin 1814

Image coll BPU. Débarquement des contingents soleurois et fribourgeois au Port Noir le 1er juin 1814

L’entrée de Genève dans la Confédération a été émaillée de péripéties politiques et guerrières. L’étape la plus concrète fut l’envoi par le lac, le 1 juin 1814, de contingents fribourgeois et soleurois. En effet, en venant de l’est, on ne peut pas atteindre Genève sans passer par la France.

L’historien Richard Gaudet-Blavignac en a fait une relation très vivante et comme d’habitude, il a captivé son auditoire.

Les liens de Genève avec la Suisse ont toujours existé, particulièrement par des traités de combourgeoisie avec certains cantons.

En 1798, Genève est annexée par les Français sous l’empire napoléonien.

bataille de Leipzig

La bataille de Leipzig, octobre 1813, une défaite pour Napoléon 1er. Le total des pertes est incertain, les historiens l’évalue à 140’000 hommes.

Les citoyens de la cité sont alors sur tous les champs de bataille de Napoléon. En 1813, à Leipzig, les affaires vont mal pour l’empereur, les Alliés (Russes, Autrichiens et Prussiens) entrent en Suisse. Pour éviter la confrontation, le syndic de Genève entreprend des démarches. Le 30 décembre 1813, les Français sortent de la ville et quelques heures plus tard, les Autrichiens entrent.

St antoine

Image coll. BPU. Vue prise de St Antoine. Gravure due à F. Ferrière, date des premiers mois de 1814.

Un gouvernement provisoire est formé et le 31 décembre 1813, Genève proclame son indépendance et entame la Restauration. Français et Autrichiens continuent de ferrailler dans le pays de Gex et les Genevois suivent les combats depuis la Treille.

canons

En grande pompe, le retour des canons

Napoléon abdique, le 4 avril 1814, à Fontainebleau. C’est la fin de la guerre et de l’empire. A Genève, les syndics respirent et sortent de leur cachette. En avril, les Autrichiens s’en vont. Il faut relever qu’ils se comportaient assez mal et que leur départ  a été un soulagement. Mais ils partent avec les canons et Genève se retrouve désarmée. Après beaucoup de recherches et de négociations, les canons sont finalement rapatriés.

Le 1er mai 1814, un premier gouvernement provisoire, composé d’aristocrates, met en place la Restauration. Tous les citoyens ne sont pas contents avec cette mesure, ils ont l’impression de revenir à l’Ancien régime voire à l’Antiquité ! Des tensions se créent.

Que va devenir Genève? Des contacts sont pris afin d’entrer dans la Confédération. Certains cantons ne sont pas très chauds. Ce n’est donc pas joué. De plus, les Confédérés exigent une nouvelle constitution et des frontières communes afin de lui assurer une contitinuité territoriale.

Charles Pictet de Rochemont, 1755 - 1824, a négocié les frontières actuelles de la Suisse

Image internet. Charles Pictet de Rochemont, 1755 – 1824, a négocié les frontières actuelles de la Suisse

En 1814, le congrès de Vienne, puis celui de Paris s’appliquent à remettre de l’ordre en Europe. Genève envoie une délégation, composée notamment de Pictet de Rochemont, Gabriel Eynard et Divernois, qui défend les intérêts genevois.

Image internet. Le 20 mars 1815, une déclaration des puissances européennes est signée sur "les affaires de la Confédération".

Image internet. Le 20 mars 1815, une déclaration des puissances européennes est signée sur « les affaires de la Confédération ».

En mai 1814, le Congrès donne son accord à l’entrée de Genève dans la Confédération moyennant une nouvelle constitution et une frontière commune avec la Suisse. Talleyrand, alors ministre français des Affaires étrangères, n’aime pas trop Genève. Il souhaite qu’il y ait une frontière commune avec la Suisse (désenclavement) mais aussi des limites naturelles avec la France.

Image internet. Peinture de F. Dufaux. L'arrivée des troupes suisses à Cologny. 1er juin 1814

Image internet. Peinture de F. Dufaux. L’arrivée des troupes suisses à Cologny, 1er juin 1814

Les Autrichiens partis, il y a un problème de service d’ordre. On va demander de l’aide aux Confédérés. Il faut un acte solennel et le 17 mai, il est décidé que l’évènement sera fastueux avec musique, chant et congés. Le matin du 1er juin 1814, tout est prêt. Pas de chance, le gouvernement provisoire reçoit une lettre de la France: « Vous  n’aurez ni Salève, ni Vuache. » Donc pas d’élargissement de territoire qui aurait permis une frontière naturelle entre la France et la Confédération.  Tant pis, on se débrouille et trois barques partent de Nyon avec des troupes soleuroises et fribourgeoises, ainsi on n’empiète pas sur la France. 

le 1er  juin 1814, la F^te sur la Plaine de plainpalais

le 1er juin 1814, Genevois et Confédérés font la Fête sur la Plaine de Plainpalais

Acclamés et fêtés par des milliers de spectateurs enthousiastes, les Confédérés, sous le commandement du colonel Girard, débarquent au Port Noir. Micheli les accueille. On boit, on mange, on ripaille toute la nuit avec beaucoup de liberté et cordialité.

Le 12 septembre, la diète accepte Genève dans le giron de la Confédération et le 19 mai 1815, l’acte final est signé.

Genève obtient enfin ses frontières communes avec la Suisse. Sur la rive droite, sept communes du Pays de Gex comptant trois mille cinq cents habitants, sur la rive gauche, vingt-quatre communes savoyardes avec douze mille sept cents habitants vinrent compléter le territoire genevois entre 1815 et 1816.

L'historien Richard Gaudet-Blavignac en a fait une relation très vivante et comme d'habitude, il a captivé son auditoire.

L’historien Richard Gaudet-Blavignac a donné une conférence très vivante et comme d’habitude, il a captivé son auditoire.

D’origine latine et actuelle devise de la Suisse, popularisée par les Trois mousquetaires, d’Alexandre. Dumas. Elle met en valeur la vertu de solidarité : il faut être solidaire et ne faire qu’un :

« Un pour tous, tous pour un »

Une Cathédrale fière de ses dessous

Nous étions une vingtaine à découvrir l'Histoire de Genève par ses dessous. Une remontée extraordinaire dans le temps. A refaire !

Nous étions une vingtaine à découvrir l’Histoire de Genève par ses dessous. Une remontée extraordinaire dans le temps. A refaire !

Presque chaque bâtiment historique repose sur des vestiges anciens, plus ou moins bien conservé. C’est notamment le cas de la cathédrale Saint-Pierre dont on a pu dater certaines parties du IIe au IIIe siècle avant J.-C.

Le site archéologique, un lieu fabuleux à (re)découvrir

Le site archéologique, un lieu fabuleux à la rencontre de notre passé

Avec Marc-André Haldimann, archéologue érudit et charismatique, nous avons eu le privilège de mieux découvrir et comprendre certaines parties des souterrains qui ondulent sous la cathédrale. Les archéologues ont accompli un formidable travail de recherches et de mises à jour précieuses pour déchiffrer l’histoire de Genève. D’abord assez modeste, le bâtiment religieux s’est étoffé au cours des siècles. Incursions et pillages ont certainement modifié les lieux.

Photo : site archéologique Oratoire chrétien vers 350 ap. J.C.

Photo : site archéologique
Oratoire chrétien vers 350 ap. J.C.

Vers 380, un groupe épiscopal est construit, rassemblant lieu de culte et bâtiments résidentiels et administratifs à l’emplacement de l’actuelle cathédrale. Les évêques se succèdent et leur domaine grandit du côté  de Chamonix, Evian et Annecy. Les Burgondes s’installent à Genève, la ville devient une des capitales du nouveau royaume et connaît un fort développement, alors que l’Empire romain disparaît. Arrivent les Francs et le groupe épiscopal subit de profonds changements: églises secondaires, développement des lieux de culte, ajout d’une crypte et amplification du chœur.

Photo: site archéologique VIe siècle agrandissement de la cathédrale nord

Photo: site archéologique
VIe siècle agrandissement de la cathédrale nord

Une grande cathédrale est édifiée au VIIe et VIIIe siècle et supplante bientôt les églises secondaire contigües. Toute cette longue période a marqué de son empreinte les dessous de la cathédrale qui n’en finissent pas de raconter l’histoire, petite ou grande.

Photo: Site archéologique.   Chauffage au sol des cellules des clercs

Photo: Site archéologique.
Chauffage au sol des cellules des clercs

Marc-André Haldimann a mis en exergue quelques faits remarquables. Comme les fidèles gelaient en hiver dans les lieux saint, un astucieux système de canalisations amenait de l’air chauffé au bois. Autre astuce, les grains de blé amassés dans les silos fermentaient ou germaient et devenaient inutilisables pour la fabrication de la farine. Aussi, les meuniers ou boulangers de l’époque les torréfiaient légèrement pour éviter cette dégradation.

Photo : Site archéologique III - IVe siècle : le Traitement du blé

Photo : Site archéologique
IIIe – IVe siècle : le Traitement du blé

Mais, en ce temps-là, on ne pensait pas seulement au travail. Pour encourager leurs hommes, les responsables laïcs et religieux organisaient des banquets bien arrosés. La preuve, les milliers de tessons de jarre retrouvés sur place.

La salle de réception de l'évêque (vers 400). Un cadre magnifique orné d'un somptueux tapis de mosaïque daté du Ve siècle

La salle de réception de l’évêque. Un cadre magnifique orné d’un somptueux tapis de mosaïque daté du Ve siècle

Les évêques disposaient d’une salle magnifique au sol recouvert d’une mosaïque très bien conservée.

Sous la conduite d’un tel guide, notre visite fut riche en découvertes et en rappels historiques. Ces lieux sont à voir et revoir, car chaque fois, d’autres vestiges se rappellent à nous.

Interdiction de la chasse, quels résultats?

IMG_0438La chasse est interdite à Genève depuis 40 ans, suite à la votation populaire en 1974 d’une loi approuvée par 72% des votants. Quelle a été sa réelle influence sur la faune? C’est ce que nous expliqué Gottlieb Dandliker inspecteur cantonal de la faune.

En gros, la faune est toujours bien présente sur notre territoire. Genève a 93% de frontière avec la France, ce qui constitue une vraie passoire pour les bêtes de tout poil.

« La chasse est une tradition latine, souligne l’inspecteur. Donc une influence méditerranéenne. Les chasseurs étaient sûrs de leur bon droit. » La campagne contre l’interdiction de la chasse a été très émotionnelle.IMG_0443

Dans les années 70, le gibier était presque éliminé et cette année-là a été sacrée « année mondiale de la nature ». A cette époque, les lièvres déciment les cultures intensives,  les champs, les vignes, les arbres fruitiers et les jeunes pousses de tournesol. Les indemnités compensatoires se montent entre 30.000 et 60.000 francs par an.

Depuis 1974, les chevreuils reviennent, mais leur densité est difficile à estimer. Elle s’établit entre 10 à 15 individus au kilomètre carré. La principale cause de mortalité est causée par les accidents de circulation.Sangliers internet

Quant aux sangliers, gros mangeurs de maïs en grains et en panouille, leur population explose à la fin du XXe siècle à la suite d’une régulation insuffisante, de plus elle double chaque printemps. On recense aujourd’hui environ 25 sangliers au kilomètre carré. La régulation est effectuée uniquement par les gardes faune sur la base d’un arrêté du Conseil d’Etat. L’objectif serait d’en compter 3 à 5 par kilomètre carré de forêt.

A qui profite cette action ? Les bêtes sont vendues à des particuliers et le service de la faune a aussi conclu des arrangements avec des bouchers qui les revendent. C’est économiquement inintéressant, mais politiquement apprécié.

La régulation de la faune revient à un plus d’un million par an (soit une tasse de café par Genevois)

En 2006, dans un sondage, 90% de la population se disait  pour le maintien de l’interdiction de la chasse.

L’interdiction force les autorités à faire preuve d’ingéniosité pour résoudre les problèmes. Il ne s’agit pas de tirer seulement, mais de développer des mesures conduisant à une cohabitation entre l’agriculture et la faune de proximité.